Les Poilus Montrougiens morts pour la France
(actualisé le )

Projet histoire-français 3ème B Les poilus montrougiens morts pour la France
Ce projet pluridisciplinaire (français-histoire) a été mené avec la classe de 3ème B.
Les élèves ont suivi la démarche d’un historien pour reconstituer le parcours de leur poilu. Voici les étapes :
1) Chaque élève s’est vu attribué le nom d’un des 1200 soldats de Montrouge morts durant la 1ère guette mondiale (présélectionné par Mme Derzko, professeur d’histoire-géo)

2) Les élèves ont commencé leur recherche avec le site Mémoires des Hommes qui recense l’ensemble des soldats morts durant la Première Guerre Mondiale en donnant des informations plus détaillées en particulier les lieux et circonstances du décès.

3) Les élèves ont ensuite terminé leur recherche en retrouvant le registre matricule de leur soldat. L’ensemble des soldats de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle sont recensés dans des registres sont d’une grande précision : nom et prénoms des parents, adresse à Montrouge, description physique du soldat, sa profession, son niveau d’instruction, les dates et lieux de sa naissance et bien sûr les circonstances et lieux de sa mort.

4) Avec toutes ces informations, chaque élève a rédigé un texte à la première personne avec l’aide de Mme Boulanger, professeur de français, avec l’objectif de
faire revivre le soldat qui raconte son histoire. Ils ont pu aussi écrire un texte narratif de type roman ou une lettre.
En voici, ci-dessous un exemple : un élève de 3B a rédigé une biographie du soldat Léon Pernin, d’après les informations tirées des archives puis a inventé un récit.
Biographie de Léon Henri Pernin
Léon Henri Pernin, fils de Julie Clarisse Henriette Darbiam et de Paul Albert (Pernin) qui habitaient à Montrouge rue Fénelon dans le canton de Sceau et né le 28 décembre 1877 a, avant de s’enrôler dans l’armée eu un degré d’instruction de militaire dit "exercé" et un degré d’instruction générale de 3. Il a joué de nombreux rôles dans l’armée, comme garçon de cuisine, il a fait aussi rejoint le 8e bataillon d’infanterie et a été caporal du 70e BTS(70e bataillon des tirailleurs sénégalais) pendant la 1re guerre mondiale. Il a parcouru le monde grâce à son travail dans l’armée : Il est allé en Chine du 21 août 1900 au 8 septembre 1914, au Maroc du 1er Novembre 1912 au 11 septembre 1914, et a fait une demande à son supérieur de le rapatrier en France pour combattre l’Allemagne le 11 septembre 1914. Le lendemain, il arriva en France et combattit jusqu’à la fin de la 1re guerre mondiale. Il mourut le 19 mars 1919 à Montrouge, suite à une maladie contractée en service. Durant toutes ses années de service, il n’a pas reçu de dispense du conseil de révision et a même obtenu la récompense de la Croix-de-guerre étoile de bronze. Il a souffert durant la guerre d’une polyarthrite. Sa classe était 1912 et son matricule 9318.
Récit : Début de la guerre
Léon Henri Pernin, un jeune soldat français vient d’être enrôlé dans la guerre. Motivé pour défendre sa patrie, il doit déjà commencer par expérimenter pour la première fois les rations militaires, entouré de rats. Lui qui avait toujours vécu dans la pauvreté par le passé,
il pensait être assez fort mentalement pour pouvoir endurer les souffrances dans sa vie quotidienne, mais il était loin de se douter d’à quel point cette guerre pouvait déstabiliser quelqu’un qui avait toujours vécu en temps de paix. Il mangeait donc sa portion, écœuré par les odeurs de ses camarades rentrant tout juste du front. Ils puaient tant que Léon se demanda à plusieurs reprises si un cadavre n’était pas caché dans un recoin de la pièce. Les soldats n’avaient plus rien d’humain. Il avaient une odeur nauséabonde, la barbe et les cheveux en pétard et mal rasés voir arrachés pour éviter de prendre feu. Ils parlaient de leur quotidien, du nombre faramineux de rats qu’ils tuaient par jour, d’à quel point ils étaient exténués de marcher constamment dans les cadavres et la boue, comme si tout était absolument normal. Pendant une seconde, Léon pensa à la différence entre ces combattants, ces guerriers et lui, ancien garçon de cuisine posté en infanterie. Il trouva la scène si pittoresque qu’il faillit laisser un rire sortir de sa gorge, mais il était si oppressé par
la sensation d’être en face de personnes revenues à leur état primaire, à la limite entre homme et animal, qu’un son étouffé sortit, provoquant un rire général de ses futurs camarades. Pour éviter une plus grande humiliation, Léon sortit un peu, dans la boue et les traînées de sang des blessés rapportés d’urgence à l’arrière pour recevoir des soins mais ça tête se mit à tourner. Le paysage autour de lui se mit à tourbillonner de plus en plus vite et ses forces l’abandonnèrent. Il se réveilla à l’aube, couvert de boue et exténué avant même sa première bataille. C’est alors qu’il comprit comment ses camarades étaient devenus aussi fous et à quel point cette guerre allait être une terrible épreuve.
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